Une soutane élimée, une canne, une barbe blanche et, sous le béret noir, un regard trangement profond : quand Samuel, venu de Paris pour aider sa tante à déménager, découvre ce portrait de l'abbé Pierre chez les chiffonniers où elle l'a envoyé, il ignore tout de son oeuvre extraordinaire. Gérard, compagnon d'Emmaüs, va lui raconter le jeune prêtre et le résistant, le député, l'homme révolté contre toutes les misères. Du maquis en 42 à l'insurrection de la bonté en 54, de mère Teresa à Colouche, la vie de l'abbé Pierre est une véritable traversée du XXe siècle, avec ses grandeurs et ses misères, ses drames et ses victoires… Samuel ira jusqu'au bout de ce voyage bouleversant, riche des messages d'un homme qui a consacré toute sa vie à l'amour des autres.
On peut avoir entendu parler de l'abbé Pierre, connaître sa silhouette, savoir qu'il a créé Emmaüs mais ne pas soupçonner que sa vie fut si riche.
Contrairement à ce que l'on pourrait imaginer le nom d'“Abbé Pierre” n'est pas un nom religieux mais son nom de code de résistant qu'il a gardé (il a été passeur entre la France et la Suisse durant la Seconde Guerre mondiale).
Après guerre, il s'est engagé en politique et a été élu député de Meurthe-et-Moselle. Il a créé la communauté d'Emmaüs durant ces années et s'est battu pour les plus démunis, en construisant des logements :
Il n'est pas question d'assistanat, mais d'abord de gagner sa vie par son travail et de “sauver les plus souffrants, en les faisant sauveurs de plus souffrants qu'eux”. Il ne s'agit pas de charité mais d'humanité et de justice. (p. 34)
L'hiver glacial de 1954 est meurtrier pour les sans-abris, l'urgence est extrême. Une femme est retrouvée morte de froid, le papier de son expulsion entre les mains. Devant l'ampleur de la tâche, le 1er février 1954, il fera un appel radiophonique mémorable qui provoquera un élan de générosité national (et au-delà).
Son action sera à l'origine de la loi de 1956 instaurant la trêve hivernale qui interdit l'expulsion de locataires en période hivernale (les dates seront progressivement élargies).
Le récit est facile à lire et débute par une situation banale : Samuel et sa tante vont déposer des objets chez Emmaüs. L'adolescent, interpelé par le portrait de l'abbé Pierre, va se retrouver à échanger avec Gérard, un compagnon d'Emmaüs.
Si Gérard commence par raconter la vie de l'abbé Pierre comme d'autres auraient pu le faire, petit à petit son récit devient plus personnel… une manière touchante pour l'auteur de montrer l'impact du travail de l'abbé Pierre aujourd'hui. Un rappel qu'Emmaüs, avant d'être centré sur du matériel (recyclage, bas prix…) est avant tout centré sur des personnes.
Il est bien sûr fait mention de la foi catholique de l'abbé Pierre mais ce titre peut tout à fait trouver sa place en collège public.
Poèmes illustrés évoquant la concision des mots pour dire beaucoup et la valeur du silence.
Essai accessible aux enfants sur ce qu'est la poésie. Conçu comme une lettre à ceux qui n'aiment pas...