Illustrations de Paul DURAND, illustrateur emblématique des années 1950-1970.
Ce message a été prononcé le 24 décembre 1941 à la radio de Londres par le Général de Gaulle qui voulait souhaiter un bon Noël aux enfants de France. La France était occupée depuis dix-huit mois. Cela veut dire que l’ennemi, après avoir remporté une bataille, se trouvait dans nos rues, dans nos villages, dans nos champs, avec son uniforme, ses lois, ses armes, son langage, et que les Français, puisqu’il était là, n’étaient plus chez eux. Il faisait froid. On manquait de nourriture parce que les prisonniers que l’ennemi avait faits et qu’ il retenait, chez lui, derrière des barbelés, n’étaient plus à la terre, et que les denrées des autres pays libres n’arrivaient plus dans nos ports. Et puis, aussi, parce que l’ennemi réquisitionnait tout ce que nous produisions pour nourrir ses soldats qui montaient la garde à nos carrefours et habitaient nos plus belles maisons. On aurait dit que, jamais plus, la France ne redeviendrait la France. Alors, le soir, les braves gens se cachaient pour écouter, à la radio, une voix venue d’au-delà la Manche, une voix brouillée par les appareils de l’ennemi qui interdisait de l’écouter. Une voix qui, en ce soir de Noél 1941, apportait aux petits enfants de France un message d’Espoir.
Le message audio orignal est disponible sur le site de l’Ina dans un dossier thématique : De Gaulle et les médias d’Aude Vassallo dans la partie "La radio, une arme dans la Seconde Guerre mondiale".
En 1969, le Général choisi Paul Durand, qu’il considérait comme l’illustrateur le plus représentatif des années 1950-1970, pour illustrer son texte. Il examinera chacune des illustrations en sa présence. L’ouvrage illustré sortira aux éditions Plon en 1970.
En 2018, les éditions Corsaire l’ont réédité sous forme d’album en couleur à couverture cartonnée. Cet album fait partie d'une collection sur l'Histoire et n'est pas destiné à la jeunesse.
Cet ouvrage nécessite un accompagnement pédagogique, il peut servir d’entrée, par exemple, pour un projet avec les collègues d’Histoire ou de Lettres modernes autour de l’utilisation des médias en politique et l’évolution du discours. En effet, plusieurs passages feraient réagir aujourd’hui :
Les nations, vous savez, sont comme des dames, plus ou moins belles, bonnes et braves. Eh bien ! parmi Mesdames les nations, aucune n’a jamais été plus belle, meilleure, ni plus brave que notre dame la France. Mais la France a une voisine brutale, rusée, jalouse : l’Allemagne. (p. 14 et 16)
Pensez à eux, priez pour eux, car il y a là, je vous assure, de très bons et braves soldats, marins et aviateurs, qui auront à vous raconter des histoires peu ordinaires quand ils seront rentrés chez eux. (p. 26)
Vous verrez un jour toute cette mécanique écraser les Allemands découragés et, à mesure qu’ils reculeront sur notre territoire, vous verrez se lever de nouveau une grande armée française. (p. 31)